Voila plusieurs années que j'arpente ce coin de trottoir, je me farde de mes plus beaux atours et je remonte et puis redescend la rue. Quand un client s'arrête, je lui propose toute ma palette de services artistiques ou techniques. Alors, nous montons au studio et je lui donne du bonheur. Je ne transforme rien, ou si peu, pas de produit sur lequel appliquer une valeur ajoutée. Je vends de l'immatériel, de l'amour, de la création.
Mon produit c'est moi, oui, je fais commerce de mon corps.
J'ai un sugar daddy, un grand homme costaud qui s'occupe de moi, de ma sécurité, de mes besoins, c'est mon #maqueron. Il est fort mon #maqueron, je lui redonne la moitié de ce que mes clients me payent et entre autre, 1/5eme de mon chiffre en #TuVasAvaler. Quand je ne peux plus payer parce qu'il a bien fallu que je m'achète une fourrure synthétique cet hiver pour continuer à travailler, mon #maqueron, il envoie ses gros bras. Ils m'arrachent mon petit sac, prennent tout ce qu'il y a dedans, me traitent de «petite pute de voleuse» et me laissent gisante à même le caniveau. Avec un œil noir et trois dents en moins, c'est plus difficile pour attraper des clients...
Alors plutôt que de m'enfermer dans cette spirale négative , j'ai décidé de participer au grand débat que mon #maqueron organise et de lui faire des propositions pour que mon quotidien soit un peu plus acceptable :
- Révision du taux de TVA pour les entreprises de la création et du numérique avec un chiffre d'affaire inférieur à 40000 HT/an avec rétroactivité de 5 ans afin d'apporter une contrepartie à la concurrence déloyale que constitue l'autoentreprenariat.
- Mise à plat du régime général des créateurs du numérique. Maison des artistes, AGESSA, etc. n'apportent que confusion au système. Nos activités tombent très souvent dans les différents cadres des différents acteurs et sont contraints soit de cotiser à une caisse et de s'arranger avec la vérité de leur activité soit de choisir un status qui est désavantageux ou très difficilement vendable quand on pratique du b2b.
- Ouverture des doits au chômage pour les indépendants, promesse de campagne de la majorité.
- Alignement des plafonds de frais bancaires pour les TPE au régime des particuliers.
- Révision des subventions accordées aux établissements de formation publiques ou privés dans le domaine de la communication et du numérique afin de limiter l'apport d'armées de diplomés dans un marché déjà ultra-saturé. En outre, la proposition est d'établir un numerus closus sur les diplômes de la communication. Trop de jeunes diplomés arrivent sur un marché ultra concurrentiel et complètement fermé. Ils se voient contraints soit de proposer des services quasi gratuits pour lancer une activité en autoentreprenariat, soit d'accepter des positions de stages à rallonge. Dans les deux cas, cela participe à la destruction de la valeur travail de nos activités.
- Considération administrative – pour que les différentes administrations arrêtent de nous parler comme à des escrots. Les TPE PME représentent l'immense majorité des entreprises qui cotisent pleinement au système et méritent un minimum de considération.
Alors, mon bichou, si toi aussi tu es un indépendant et tu partages même relativement ces propositions, partage, like, ou envoie du bonheur.